La céphalée (ou le mal de tête) et une des pathologies les plus répandues touchant 66% de la population mondiale (1). C’est un désordre médical qui affecte énormément la qualité de vie et la performance au travail des personnes qui en souffrent.
Quatorze types et plusieurs sous-types de maux de tête sont documentés par la Classification internationale des Maux de tête émise par la Société internationale des maux de tête (International Headache Society) qui fait la distinction entre les maux de tête primaires, sans autre cause apparente, comme les maux de tête de tension et les migraines, et maux de tête secondaires, associés ou causés par autres désordres, un exemple étant la céphalée cervicogénique, les maux de tête associés aux désordres temporomandibulaires, etc.
Les maux de tête les plus répandus sont ceux de tension (38%), suivi par les migraines (10%) et les maux de tête cervicogéniques (2,5 à 4,1%) (1), qui sont les moins prévalents mais avec un impact beaucoup plus important sur la qualité de vie des ceux qui en souffrent.
La physiothérapie a son rôle à jouer dans le traitement des maux de tête, mais seulement dans certains d’entre eux. Les évidences scientifiques (Jull et al, Bronfort et al) supportent l’utilisation de la thérapie manuelle et des exercices dans le traitement des maux de tête cervicogéniques, mais pas pour les migraines et les céphalées de tension. Faibles évidences supportent aussi l’utilisation des exercices posturaux et traitements des points gâchettes dans le traitement des maux de tête de tension (2).
Pour cette raison une classification correcte du type de la céphalée est primordiale pour pouvoir déterminer si la personne pourrait répondre aux traitements en physiothérapie ou elle doit être référée en médicine, autant plus que différent types de maux de tête peuvent coexister.
L’évaluation est basée surtout sur la présentation des symptômes et l’examen clinique. Le physiothérapeute est vigilant pour la présence des « drapeaux rouges« c’est-à-dire des signes des pathologies graves. Dans ce cas il va référer le patient pour consultation médicale.
La céphalée cervicogénique provient d’une dysfonction musculo-squelettique des trois premiers segments cervicaux (1). Les symptômes sont douleur sévère non-pulsatile à la tête qui commence du cou et monte jusqu’à l’œil du même côté. Cette douleur peut survenir suite aux mouvements ou positions soutenues inconfortables de la tête ou pression sur la région sous-occipitale ou cervicale haute. La douleur est toujours du même côté, mais souvent on parle aussi des douleurs unilatérales des deux côtés. On observe une diminution des amplitudes articulaires cervicales, diminution de la force et l’endurance des muscles fléchisseurs profonds du cou et, souvent, des tensions musculaires et points gâchettes dans les muscles trapèze supérieur, etc.
Les maux de tête cervicogéniques sont traités en physiothérapie avec thérapie manuelle, exercices de posture, mobilité, renforcement et contrôle moteur cervicale, de l’épaule et la ceinture scapulaire.
Références :
(1) Hall T, Briffa K, Hopper D, Robinson K. Reliability of manual examination and frequency of symptomatic cervical motion segment dysfunction in cervicogenic headache. Manual Therapy. 2010;15(6):542-546
(2) Jull et al. Cervical musculoskeletal impairment in frequent intermittent headache. Part 1:subjets with single headaches, cephalalgia,2007,volume27,793-802
(3) Bronfort et al. Non-Invasive Physical Treatments for Chronic/Recurrent Headache. Cochrane Database Syst Rev, 2009
(4) Les maux de tête: comment les identifier et les traiter. Beneva K., Benoit S., Khalife R. et Labrecque L., en collaboration avec C. Elaine Chapman pht, Ph.D. 2014 Programme de physiothérapie, École de réadaptation, Université de Montréal
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