Les blessures aux ligaments latéraux du genou, qu’il s’agisse de déchirures des ligaments internes ou externes, sont parmi les blessures sportives les plus fréquentes. Les footballeurs et les skieurs sont particulièrement à risque, car leurs activités impliquent souvent des changements de direction rapides et des forces importantes exercées sur le bas de la jambe. Découvrez des informations pour mieux comprendre la déchirure du ligament collatéral latéral ou LCL, ses symptômes et les options de traitement disponibles pour une bonne récupération.
Qu’est-ce que la déchirure du ligament collatéral latéral ?
Le ligament collatéral latéral LCL, également connu sous le nom de ligament collatéral fibulaire ou FCL, joue un rôle crucial dans la stabilité externe du genou. Il est la principale structure assurant la stabilité sur la partie externe de l’articulation du genou. Décrit comme un ligament fin, rond et épais, il s’étend de l’extrémité du fémur jusqu’à la face latérale de la tête du péroné. Sa fonction principale est de stabiliser le genou contre le stress en varus. En extension, il empêche les rotations internes et externes du genou, lesquelles ne deviennent possibles que lorsque le genou est fléchi et que les ligaments sont détendus.
Une déchirure du LCL, souvent appelée entorse du LCL, survient généralement suite à des mouvements spécifiques. Elle peut être causée par :
- des arrêts et démarrages soudains lors de déplacements latéraux,
- un coup direct sur la face interne du genou,
- une blessure par hyperextension du genou, avec ou sans contact,
- des mouvements de torsion ou de pivotement brusques, courants dans des sports comme le football ou le basketball.
Quels sont les symptômes d’une déchirure ?
Les symptômes d’une blessure au ligament collatéral latéral peuvent varier en intensité en fonction de la gravité de la déchirure. Toutefois, certains signes sont typiques :
- la douleur : elle est généralement ressentie sur la face externe du genou, du côté où se trouve le LCL. La douleur peut être aiguë ou lancinante et s’intensifier avec le mouvement ou la pression sur la zone affectée,
- le gonflement : un léger gonflement autour du genou est courant, résultant de l’inflammation. Ce gonflement peut entraîner une raideur du genou,
- des écchymoses : des bleus peuvent apparaître autour du genou en raison de l’accumulation de sang suite à la blessure,
- une limitation de la mobilité : la douleur et l’inflammation peuvent restreindre la capacité à fléchir et étendre complètement le genou.
Parfois, une blessure du LCL peut passer inaperçue ou être mal diagnostiquée pendant plusieurs semaines, jusqu’à ce que la personne blessée remarque des problèmes d’instabilité persistants. Il est important de souligner que l’intensité des symptômes n’est pas toujours proportionnelle à la gravité de la blessure.
Les traitements pour une rupture du LCL
Le diagnostic d’une déchirure du LCL est crucial pour déterminer le traitement approprié. Il repose sur une combinaison d’examens :
- un examen clinique physique du genou pour évaluer la douleur, le gonflement, la stabilité et la mobilité, notamment le test de résistance au varus.
- des tests d’imagerie tels que l’Imagerie par Résonance Magnétique ou IRM, des radiographies et parfois une échographie. Il est à noter qu’une IRM peut parfois être imprécise, surtout dans les cas chroniques.
Selon la gravité de la blessure, deux principales options de traitement sont envisagées :
- Le traitement conservateur : Généralement recommandé pour les entorses légères à modérées ou les déchirures partielles, il comprend :
- une gestion de la douleur et de l’inflammation : repos du genou, application de glace, compression (bandages ou orthèse) et élévation de la jambe. Des médicaments anti-inflammatoires et des analgésiques peuvent être prescrits.
- une immobilisation temporaire : une orthèse est souvent prescrite pour soutenir le genou et aider à stabiliser le LCL pendant la guérison.
- la physiothérapie pour la rééducation : elle est essentielle pour renforcer les muscles autour du genou, améliorer la stabilité, et restaurer la mobilité et l’amplitude des mouvements.
- le traitement chirurgical est principalement recommandé pour les déchirures complètes du LCL, car ces lésions ne guérissent généralement pas bien d’elles-mêmes et peuvent entraîner une instabilité persistante. Il existe plusieurs types de chirurgie.
Si le ligament est déchiré mais encore intact, le ligament est rattaché directement sur l’os (le péroné ou le fémur).
Si la déchirure est au centre du ligament, les deux extrémités du ligament sont rattachés avec des sutures.
Si les tissus du LCL ne sont pas réparables, le chirurgien fixera une greffe au fémur et à au péroné à l’aide de vis chirurgicales et de sutures.
Comment soulager la rupture ?
Pour soulager les symptômes d’une déchirure du LCL, qu’elle soit partielle ou complète, plusieurs approches peuvent être mises en œuvre dès les premiers instants de la blessure :
- les médicaments : des analgésiques et des anti-inflammatoires non stéroïdiens peuvent être pris pour gérer la douleur et l’inflammation.
- la physiothérapie précoce : même avant ou sans chirurgie, ce traitement peut utiliser des techniques antalgiques comme les modalités antiinflammatoires et des mobilisations douces pour maintenir l’amplitude de mouvement.
Pourquoi consulter un spécialiste ?
Face à une blessure au genou, et plus particulièrement une suspicion de lésion ligamentaire latérale, consulter rapidement un professionnel de la santé est d’une importance capitale. Un diagnostic médical précis est indispensable pour :
- caractériser la blessure :
Les observations d’un physiothérapeute permettent d’identifier quel ligament est touché, évaluer la gravité de la lésion et rechercher d’éventuelles lésions associées, comme une atteinte du ménisque, du cartilage ou d’autres ligaments, comme les ligaments croisés.
- Déterminer le traitement adapté :
Le choix entre un traitement conservateur et une intervention chirurgicale dépendra de cette évaluation précise, ainsi que des caractéristiques individuelles du patient, comme son âge et son niveau d’activité sportive. Des cas spécifiques de déchirures du LCL ne guérissent généralement pas bien et nécessitent une intervention.
- Éviter les complications :
Une blessure du LCL mal traitée ou non diagnostiquée peut entraîner une instabilité chronique du genou, augmentant le risque de nouvelles entorses, de douleurs persistantes, de limitation fonctionnelle, et à long terme, de développement d’arthrose.
- Optimiser la récupération :
Un spécialiste comme un chirurgien orthopédiste, un médecin du sport ou un physiothérapeute pourra élaborer un protocole de rééducation personnalisé et supervisé, essentiel pour retrouver une pleine fonction du genou et une reprise sécurisée des activités sportives. La rééducation après une entorse du LCL est souvent un élément clé de la prise en charge.
Conclusion
La déchirure du ligament collatéral latéral est une blessure sérieuse mais bien prise en charge. En comprenant son fonctionnement, ses symptômes, et en consultant un physiothérapeute pour un diagnostic et un traitement appropriés, il est possible de retrouver pleinement la stabilité et la mobilité de votre genou, et de reprendre vos activités sereinement.
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