Le genou est une articulation complexe et cruciale, essentielle à notre mobilité quotidienne et à la pratique de nombreuses activités sportives. Au cœur de cette articulation se trouvent des structures ligamentaires qui assurent sa stabilité. Parmi elles, le ligament croisé postérieur ou LCP joue un rôle fondamental. Découvrez ce qu’est une rupture du LCP, quels en sont les symptômes, comment elle est diagnostiquée et traitée.
Qu’est-ce qu’un ligament croisé postérieur ?
Le genou est stabilisé par quatre ligaments principaux qui relient le fémur au tibia, assurant sa bonne fonction et sa stabilité. Ces ligaments comprennent les ligaments croisés, antérieur et postérieur, et les ligaments latéraux, interne et externe.
Le ligament croisé postérieur ou LCP est situé dans la partie arrière et centrale du genou. Sa fonction principale est de contrôler le déplacement du tibia vers l’arrière par rapport au fémur, empêchant ainsi la jambe de glisser excessivement en arrière. Il est considéré comme le ligament le plus solide du genou, ce qui rend ses blessures relativement rares.
Une rupture du LCP est une blessure sévère. Elle est rarement isolée et s’accompagne fréquemment de lésions à d’autres ligaments ou structures du genou, comme les ménisques ou le cartilage. La déchirure peut se produire à différents niveaux du ligament, de son insertion supérieure au fémur à son insertion inférieure au tibia.
Quels sont les symptômes d’une déchirure du ligament postérieur ?
Une déchirure du LCP est une blessure traumatique qui survient brutalement après un choc. Les symptômes peuvent se manifester de diverses manières :
- une sensation de craquement, parfois audible, au moment de l’impact,
- une douleur forte et soudaine à l’arrière du genou,
- un gonflement important de l’articulation,
- des difficultés à marcher,
- une sensation d’instabilité du genou, particulièrement ressentie lors des freinages, en descendant les escaliers ou en marchant sur un terrain en pente. Cette instabilité peut également être perçue lors des mouvements de pivot, des changements de direction et des mouvements latéraux.
Lors d’un examen clinique, le médecin peut rechercher un signe appelé « tiroir postérieur ». Ce test consiste à fléchir la jambe à 90° et à exercer une pression vers l’arrière sur le tibia ; un mouvement de translation vers l’arrière, comparable à un tiroir, indique une laxité anormale due à la rupture du ligament. Des signes d’impact sur le tibia ou un épanchement sanguin peuvent également être présents.
Pourquoi est-ce douloureux ?
La rupture du ligament croisé postérieur est presque toujours le résultat d’un choc violent et à haute énergie. Ces traumatismes se produisent le plus souvent dans les situations suivantes :
- par exemple, une chute brutale à vélo ou un accident de moto,
- des sports comme le football, le rugby, certains sports de combat et les sports de glisse sont fréquemment associés à ce type de blessure. L’un des mécanismes le plus courant est un choc antérieur direct sur le haut du tibia alors que le genou est fléchi à 90°, souvent appelé « syndrome du tableau de bord ». D’autres causes incluent une chute directe sur les genoux, une réception de saut avec la jambe en extension, une torsion brutale du genou ou un traumatisme sur une jambe tendue, comme lors d’un plaquage au rugby. Il est important de noter que ces traumatismes ne sont pas spécifiques à la rupture du LCP et peuvent également entraîner d’autres lésions ligamentaires du genou.
Au-delà de la douleur initiale liée au traumatisme, la douleur ressentie après une rupture du LCP ou une intervention chirurgicale est également due aux réactions inflammatoires du genou, ce qui peut entraîner une perte de mobilité et un inconfort persistant, surtout dans les premiers jours et semaines post-opératoires.
Comment poser le diagnostic d’une rupture du ligament croisé postérieur ?
Un diagnostic précis et rapide est essentiel pour une prise en charge efficace de la rupture du LCP. Le processus de diagnostic combine généralement plusieurs étapes :
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Examen clinique :
Le médecin procède à un examen approfondi du genou à la recherche de signes de laxité, ainsi que des contusions ou des épanchements sanguins.
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Radiographies :
Des radiographies standard sont effectuées pour exclure toute fracture associée ou arrachement osseux. Des radiographies dynamiques peuvent être utilisées pour mesurer objectivement le tiroir postérieur et évaluer le degré d’instabilité.
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IRM :
L’IRM est l’examen de référence pour confirmer le diagnostic de rupture du ligament croisé postérieur. Elle permet d’obtenir des images détaillées qui non seulement confirment la déchirure mais aussi identifient d’éventuelles lésions associées, qui sont très fréquentes et qui influenceront la stratégie de traitement.
Combien de temps peut-on souffrir ?
La durée des douleurs et de la récupération après une blessure du LCP varie considérablement en fonction de la gravité de la déchirure, de la nécessité d’une chirurgie et des caractéristiques individuelles du patient.
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Les douleurs initiales :
Après le traumatisme ou l’opération, la douleur est fréquente, surtout durant les premiers jours et semaines. Des médicaments contre la douleur sont prescrits pour la gérer, et des techniques comme le glaçage sont également utilisées.
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Durée de la rééducation :
Le processus de physiothérapie est essentiel et peut s’étendre sur une période de 3 à 6 mois. Si une chirurgie est réalisée, une attelle spécifique est souvent portée pendant 4 à 6 mois.
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Reprise des activités :
- L’appui sur la jambe opérée est limité pendant environ les 6 premières semaines suivant l’opération.
- La reprise d’une activité professionnelle sédentaire est généralement autorisée dès la 4ème semaine post-opératoire.
- La reprise des activités sportives est très progressive : le vélo et la natation peuvent souvent être commencés après 4 semaines de rééducation. Pour la course à pied, il faut généralement attendre environ 5 mois, et pour les sports de pivot (qui impliquent des changements de direction brusques), environ 6 mois. Les activités sportives avec mouvements latéraux, démarrages brusques et pivots ne sont généralement autorisées qu’autour du 8ème mois après l’opération.
Ces délais sont des indications et sont discutés au cas par cas avec le chirurgien avant l’intervention. La récupération complète, permettant de reprendre toutes les activités physiques et sportives antérieures, est atteinte dans la grande majorité des cas, mais cela demande de la patience et de la persévérance.
Les traitements pour le LCP
La stratégie de traitement pour une rupture du LCP dépend de la gravité de la déchirure, de son ancienneté, de la présence de lésions associées, ainsi que de l’âge du patient et de son niveau d’activité physique.
Traitement non chirurgical ou conservateur :
- La majorité des lésions du LCP sont partielles et peuvent guérir sans intervention chirurgicale. Ce ligament possède un potentiel de cicatrisation jusqu’à environ 6 semaines après le traumatisme initial.
- Même en cas de rupture complète, la chirurgie n’est pas toujours obligatoire, surtout si un renforcement musculaire adéquat peut compenser l’instabilité, ou si les besoins quotidiens du patient ne l’exigent pas.
- Le traitement conservateur implique généralement:
- Le repos du genou pendant environ 6 semaines.
- La gestion de la douleur.
- Un programme de physiothérapie adapté.
- Le port d’une attelle spécifique pendant environ 4 mois pour favoriser la guérison.
- Dans la plupart des cas, ces mesures conservatrices donnent de très bons résultats fonctionnels.
Traitement chirurgical ou ligamentoplastie :
- La chirurgie est généralement nécessaire pour les déchirures complètes qui entraînent une instabilité significative du genou, ou en cas de lésions ligamentaires multiples.
- L’objectif de l’intervention est de reconstruire le ligament à son emplacement anatomique précis. La technique la plus courante est la ligamentoplastie, qui utilise le plus souvent des tissus prélevés sur le patient lui-même. Pour des lésions complexes ou multiples, des allogreffes, tissus provenant de donneurs, peuvent parfois être utilisées.
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Rééducation en physiothérapie :
La physiothérapie est déterminante pour le succès de la chirurgie et de la guérison.
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Phase initiale :
La rééducation commence très tôt, parfois dès le 5ème jour après l’opération. L’objectif est de réduire la douleur et l’œdème, de mobiliser la rotule, et de restaurer l’extension complète du genou. Il est crucial d’activer rapidement le muscle quadriceps, principal stabilisateur contre le tiroir postérieur, tout en évitant de reproduire ce mouvement de laxité. Des exercices de renforcement en co-contraction du quadriceps et des ischio-jambiers peuvent être réalisés.
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Phase intermédiaire :
La rééducation se concentre sur la récupération de toute l’amplitude articulaire et le renforcement progressif du quadriceps. Le travail des ischio-jambiers est intégré avec précaution. Des massages de la cicatrice sont effectués, et des activités comme la nage et le vélo peuvent être reprises.
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Phase avancée :
Le renforcement musculaire s’intensifie. Un travail de proprioception est essentiel pour améliorer l’équilibre et la stabilité du genou. Des exercices fonctionnels comme les fentes, les squats et la presse sont utilisés. C’est aussi la phase de réathlétisation, où les gestes techniques sportifs sont progressivement réintroduits sous le contrôle du professionnel de la santé.
Pourquoi la consultation d’un spécialiste est importante ?
La prise en charge d’une rupture du ligament croisé postérieur requiert l’expertise de professionnels de la santé. Il est crucial de consulter un spécialiste pour plusieurs raisons :
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Diagnostic précis et rapide :
Les symptômes d’une rupture du LCP peuvent être peu spécifiques, rendant l’examen clinique et l’IRM indispensables pour un diagnostic exact et l’identification des lésions associées. Un diagnostic rapide est important pour une bonne guérison.
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Plan de traitement personnalisé :
Un chirurgien orthopédiste ou un médecin du sport évaluera la gravité de la lésion, son ancienneté, et les objectifs du patient pour déterminer le traitement le plus approprié, qu’il soit conservateur ou chirurgical.
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Rééducation spécialisée et encadrée :
La physiothérapie après une rupture du LCP est systématique et absolument fondamentale pour la récupération. Un professionnel spécialisé en physiothérapie, tel qu’un médecin des Cliniques AMS, saura guider le patient à travers les différentes phases de la rééducation. Il adaptera les exercices pour soulager la douleur, restaurer la mobilité, et reconstruire la force musculaire et la proprioception du genou. Une prise en charge précoce est essentielle pour des résultats optimaux. Une rééducation pré-opératoire peut même être prescrite pour préparer le genou à l’opération ou, dans certains cas, pour tenter de l’éviter.
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Optimisation du retour aux activités :
Le spécialiste accompagnera le patient jusqu’à la reprise sécurisée de ses activités quotidiennes et sportives, en validant chaque étape du processus de récupération.
Conclusion
L’accompagnement d’une équipe médicale assure une prise en charge globale et individualisée lors de douleurs au ligament croisé postérieur. Cette solution maximise les chances d’une guérison complète et d’un retour optimal à une vie active. Avec l’équipe des Cliniques AMS, vous avez à disposition une équipe médicale complète spécialisée dans la prise en charge des douleurs et des ruptures aux ligaments du genou.
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