Blessures invisibles, les traumatismes craniocérébraux légers ou TCC, aussi appelés commotions cérébrales, peuvent pourtant bouleverser le quotidien. Souvent minimisées, ces atteintes peuvent avoir des répercussions significatives sur le bien-être physique, cognitif et émotionnel. Après une chute anodine, un accident de voiture ou un choc sportif, il est primordial de comprendre une commotion cérébrale, ses causes, ses symptômes et surtout comment la traiter efficacement.
Qu’est-ce qu’une commotion cérébrale et un traumatisme crânien ?
Une commotion cérébrale est une blessure qui survient à la suite d’un coup direct ou indirect porté à la tête. Elle se caractérise par un mouvement rapide de va-et-vient du cerveau à l’intérieur de la boîte crânienne, le faisant heurter les parois. Ce choc temporaire perturbe le fonctionnement normal des cellules cérébrales :
- une commotion cérébrale n’implique pas nécessairement une perte de conscience,
- elle n’est pas visible sur les examens d’imagerie médicale couramment utilisés tels que la radiographie, l’IRM ou le scan,
- Le diagnostic repose sur l’ensemble des signes et symptômes observés, ainsi que sur l’examen clinique effectué par un professionnel de la santé spécialisé, comme un médecin ou un physiothérapeute. Les termes TCC et CC (commotion cérébrale) sont désormais utilisés indifféremment pour désigner ce problème de santé.
Un traumatisme crânien est un terme plus large qui désigne tout choc reçu au niveau de la tête, créant un contact brutal entre le cerveau et la boîte crânienne, pouvant entraîner des lésions plus ou moins graves du tissu cérébral. La commotion cérébrale est le type de traumatisme crânien le plus fréquent, représentant 80 à 95 % des cas.
Quelles sont les causes d’une commotion cérébrale ou d’un traumatisme crânien ?
Les causes d’une commotion cérébrale ou d’un traumatisme crânien sont variées et elles peuvent survenir dans de nombreux contextes de la vie quotidienne ou lors de diverses activités. Elles résultent d’un impact direct à la tête ou d’un choc sur une autre partie du corps qui transmet une force impulsive au cerveau.
Quelques exemples d’activités pouvant produire une commotion cérébrale ou un traumatisme crânien :
- les activités sportives et récréatives : des sports de contact comme le rugby, le soccer ou le hockey, des activités de loisirs comme le cyclisme, la planche à roulettes, la luge ou le ski ou même des incidents imprévus comme une personne percutée lors d’un spectacle de musique peuvent provoquer une commotion. La pratique d’activités physiques peut comporter des risques de blessure et des incidents à répétition dans un court laps de temps peuvent décupler les conséquences,
- les accidents de la route : les collisions de véhicules ou les piétons heurtés sont des causes fréquentes de traumatismes crâniens,
- les chutes : qu’elles soient domestiques (chute dans un escalier, se cogner la tête sur un meuble), liées à des accidents de travail (charge reçue sur la tête) ou affectant particulièrement les enfants (cour d’école) et les personnes âgées, les chutes sont une cause majeure.
- les agressions physiques ou coups portés.
- les mouvements brusques d’accélération ou de décélération du corps, sans impact direct, comme ceux subis par les pilotes de Formule 1.
Plus de 45 000 personnes au Québec ont consulté en 2019 pour un TCC/CC, un chiffre en constante augmentation.
Quels sont les symptômes d’une commotion cérébrale ?
Les manifestations peuvent être nombreuses et varier d’une personne à l’autre. Elles peuvent apparaître immédiatement après le choc ou dans les heures et jours qui suivent. Les symptômes peuvent aussi affecter le corps, la pensée, les émotions et le sommeil :
- les symptômes physiques :
- Maux de tête ou pression dans la tête.
- Nausées et/ou vomissements.
- Étourdissements ou vertiges, sensation de perte d’équilibre.
- Vision floue ou trouble, vision double.
- Sensibilité accrue à la lumière ou au bruit.
- Fatigue, sensation d’être au ralenti ou manque d’énergie.
- Douleur ou raideur cervicale.
- les symptômes cognitifs :
- Confusion mentale, difficulté à penser ou à se concentrer.
- Problèmes de mémoire (perte de mémoire immédiate ou difficulté à retenir de nouvelles informations).
- Sensation d’être dans un brouillard.
- Difficultés à lire, à travailler sur ordinateur ou à apprendre.
- les symptômes émotionnels :
- Émotivité accrue, irritabilité ou anxiété.
- Tristesse ou nervosité.
- Changement d’humeur.
- les symptômes liés au sommeil :
- Troubles de sommeil (insomnie, sommeil plus long ou plus court).
- Besoin excessif de sommeil.
Combien de temps peut-on souffrir ?
La majorité des personnes ayant subi une commotion cérébrale constatent une nette diminution de leurs symptômes dans les 14 premiers jours suivant l’incident. Chez la plupart des individus, les symptômes disparaissent complètement dans un délai de 4 semaines ou environ un mois. La durée de récupération peut cependant varier et les enfants et les jeunes mettent plus de temps à se rétablir que les adultes.
Dans environ 30% des cas, ou pour environ 15% des personnes, certains symptômes peuvent persister au-delà de cette période habituelle de 4 semaines ou même plus de trois mois : on parle alors de symptômes post-commotionnels persistants. Ces symptômes prolongés peuvent être attribuables à une ou plusieurs causes principales :
- une dysfonction du système vestibulo-oculaire : elle se manifeste par une diminution de la tolérance à des activités comme la lecture, la conduite automobile, l’exposition aux écrans, la forte luminosité ou les mouvements rapides de la tête et des yeux.
- une dysfonction du système nerveux autonome : les personnes peuvent ressentir une intolérance à l’exercice cardiovasculaire, une fatigue générale très diminuée (baisse d’énergie significative) et une reprise limitée des activités sportives.
- une dysfonction cervicale : des douleurs dans le cou, des maux de tête et une limitation de l’amplitude des mouvements du cou sont des signes fréquents.
Si les symptômes s’intensifient, ne s’améliorent pas significativement dans les premiers jours ou persistent au-delà de la période habituelle, la consultation de physiothérapeutes experts en traumatismes crâniens est recommandée. Ces professionnels sont formés pour évaluer ces différentes sphères et déterminer laquelle entrave votre rétablissement.
Quelles sont les options de traitement ?
La prise en charge d’une commotion cérébrale vise à réduire les symptômes, à faciliter la récupération du cerveau et à permettre un retour progressif et sécuritaire aux activités quotidiennes et sportives.
Le traitement d’une commotion cérébrale est souvent multidisciplinaire et personnalisé en fonction de la gravité des symptômes et des besoins du patient. Les approches peuvent inclure :
- un traitement médical : les médecins surveillent l’évolution des symptômes et peuvent prescrire des médicaments pour soulager les maux de tête, les nausées ou les vertiges. Dans les cas les plus sévères, une surveillance spécialisée ou une intervention chirurgicale peut être nécessaire.
- la physiothérapie : cette solution est une option thérapeutique particulièrement pertinente pour la rééducation après une commotion cérébrale. Elle est essentielle, surtout si les maux de tête, étourdissements, douleurs au cou et troubles d’équilibre persistent au-delà de 10 jours. Les physiothérapeutes peuvent intervenir pour :
- l’éducation : fournir des conseils sur la gestion des symptômes, la compréhension des seuils de tolérance et la gestion de l’énergie.
- la thérapie manuelle : soulager les maux de tête et les douleurs au cou.
- la rééducation vestibulaire et visuelle : traiter les étourdissements, les vertiges, la perte d’équilibre et certains troubles visuels.
- les exercices spécifiques : mettre en place des exercices cardiovasculaires et des exercices ciblés pour augmenter la tolérance à l’effort et faciliter la reprise des activités physiques et sportives.
- le programme de retour au sport : accompagner les athlètes à travers un protocole graduel, évitant le risque de contact dans les premières phases et intégrant progressivement l’activité cardiovasculaire et les gestes spécifiques au sport. Le retour au jeu complet se fait après disparition complète des symptômes et validation professionnelle.
Les bénéfices de consulter un spécialiste
Pour un diagnostic précis et un plan de traitement adapté suite à une commotion cérébrale ou un traumatisme crânien, l’entrevue avec un spécialiste est fondamentale.
Voici ce qu’un professionnel peut proposer :
- Diagnostic et évaluation approfondis : les physiothérapeutes spécialisés dans les commotions cérébrales effectuent une évaluation initiale neuro-musculo-squelettique détaillée pour déterminer la cause des symptômes et établir la meilleure stratégie de traitement.
- Plan de traitement personnalisé et multidisciplinaire : le physiothérapeute élabore une stratégie de traitement individualisée en collaboration avec d’autres professionnels de la santé, assurant une prise en charge globale, en ergothérapie, kinésiologie, médecine sportive, neuropsychologie, ostéopathie et autres domaines spécifiques.
Consultez un physiothérapeute formé en commotions cérébrales dès que possible si :
- vous soupçonnez avoir subi une commotion cérébrale, même sans signe d’urgence.
- vos symptômes (maux de tête, étourdissements, douleurs au cou, troubles d’équilibre) ne s’améliorent pas significativement dans les premiers jours, ou persistent au-delà de 10 jours.
- vous avez des difficultés persistantes liées à la tolérance aux écrans, à la lecture, à la conduite, à l’effort physique ou à la gestion de la fatigue.
N’oubliez pas qu’un retour trop hâtif aux activités quotidiennes ou sportives sans une évaluation professionnelle peut avoir des conséquences néfastes.
La prévention est aussi importante que le traitement. Pour en savoir plus sur les meilleures pratiques pour éviter une commotion cérébrale, notamment grâce aux casques et aux équipements sportifs adaptés, lisez notre article : Les blessures à la tête et au cou dans le sport.
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