Ligament croisé antérieur : comprendre, prévenir la rupture et cette douleur intense

Le déchirement du ligament croisé antérieur ou LCA est une blessure grave et courante du genou, affectant principalement les sportifs, mais pas uniquement. Pour mieux la comprendre, la prévenir et la traiter, découvrez ses aspects fondamentaux.

Qu’est-ce qu’un déchirement du ligament croisé antérieur ?

Le ligament croisé antérieur appelé aussi LCA est un ligament essentiel situé au centre du genou. Il s’étend en diagonale, commençant au tibia et s’insérant sur le fémur. Son rôle principal est de stabiliser le genou en empêchant le tibia de glisser vers l’avant par rapport au fémur et en limitant la rotation du genou.

Un déchirement du LCA correspond à une entorse grave du genou. Contrairement à d’autres ligaments, les deux extrémités rompues du LCA se rétractent généralement, empêchant toute cicatrisation spontanée. Si cette blessure n’est pas traitée de manière adéquate, elle expose le genou à un risque accru d’épisodes de déboîtement, pouvant entraîner à moyen terme des lésions des ménisques et du cartilage et finalement une usure prématurée du genou, c’est-à-dire de l’arthrose.

Quels sont ses symptômes ?

Les signes d’un déchirement du LCA peuvent varier en intensité, mais certaines manifestations sont particulièrement révélatrices :

• un bruit sec ou une sensation de claquement dans le genou au moment de la blessure,
• une enflure prononcée du genou qui peut survenir dans les 6 heures suivant la blessure, pouvant indiquer un saignement interne,
• une instabilité ou des douleurs au genou lorsque celui-ci est soumis à une charge,
• une perte complète des mouvements du genou due à la douleur, à l’enflure, ou aux deux,
• une douleur ou une sensibilité/enflure à l’intersection des articulations et du genou,
• de l’inconfort ou une sensation de grande instabilité de votre genou (qui «fléchit» ou «lâche») lors de la marche.

Si vous ressentez de tels symptômes après une activité sportive ou autre, il est crucial de cesser immédiatement l’activité et de consulter un professionnel de la santé.

Quelles sont les causes de son apparition ?

Les déchirements du LCA sont très fréquents dans les sports qui sollicitent des mouvements de pivot, des changements de direction brusques ou des impacts :

• les sports les plus à risque comprennent le soccer, le football, le basket-ball, le hockey et le ski,
• la blessure survient souvent suite à un ralentissement soudain provenant d’un mouvement pivotant, particulièrement après une chute sur le genou. Les sauts et autres mouvements soudains peuvent aussi endommager le LCA,
• seulement 30% des cas sont attribués à des contacts directs avec d’autres joueurs ou objets, le reste étant lié à des événements sans contact,
• même les personnes qui ne pratiquent pas de sports de contact peuvent subir une blessure au LCA, par exemple, suite à une chute d’une échelle ou en tordant le genou en montant un escalier.
• avec l’âge, le LCA s’affaiblit, rendant les personnes de 40 ans et plus sujettes à ce type de blessure.
• Des études montrent que les femmes sont environ trois fois plus susceptibles de subir des déchirements du LCA que les hommes du même groupe d’âge pratiquant le même sport. Ce phénomène est encore débattu, avec plusieurs hypothèses concernant des différences en matière de conditionnement physique, de force musculaire, de contrôle neuromusculaire, d’alignement du bassin et des extrémités inférieures, et l’effet de l’œstrogène sur les ligaments.
• un déséquilibre et une faiblesse musculaire dans les parties du corps entourant le genou, comme le bassin, les fessiers ou les chevilles, sont également des facteurs de risque importants.

Comment poser le diagnostic d’une déchirure du LCA ?

Dès les premiers symptômes d’une blessure au genou, il est impératif de consulter rapidement un médecin ou un professionnel de la physiothérapie. Une prise en charge précoce est essentielle :

• si la blessure entraîne un gonflement, une radiographie doit être effectuée pour éliminer la possibilité d’une fracture osseuse.
• si la radiographie est normale, mais qu’il y a suspicion de lésion ligamentaire, une imagerie par résonance magnétique IRM est recommandée pour confirmer le diagnostic de déchirement du LCA et identifier d’autres structures du genou éventuellement touchées, comme les ménisques.

Combien de temps peut-on souffrir d’un déchirement ?

La douleur et la difficulté à marcher peuvent persister pendant quelques jours, voire quelques semaines après la blessure. Le processus de récupération complet après un déchirement du LCA peut être long et exigeant, nécessitant du temps et de la persévérance.

• pour les patients optant pour une chirurgie, le retour complet au sport ne se fait généralement pas avant 8 à 10 mois suivant l’intervention.
• la physiothérapie post-blessure est cruciale pour prévenir la perte musculaire. Bien qu’il soit difficile de retrouver complètement la mécanique articulaire et la stabilité d’avant la blessure, la plupart des patients récupèrent très bien et retournent à leurs activités sans problèmes majeurs.

Quels traitements pour une rupture du LCA ?

Le traitement d’une rupture du LCA dépend de plusieurs facteurs, incluant la gravité de la blessure, l’âge du patient, son niveau d’activité et la présence d’autres lésions. Il peut impliquer des premiers soins, de la physiothérapie et selon le cas, une intervention chirurgicale.

La physiothérapie est une alliée précieuse à toutes les étapes du traitement, qu’il y ait eu chirurgie ou non.

• Les actions du physiothérapeute visent à réduire la douleur et l’inflammation et le professionnel donne des conseils sur le repos. Il peut également prévenir la perte musculaire en mettant en place des exercices doux dès que l’inflammation diminue,
• Avant la chirurgie, une rééducation est souvent recommandée pour s’assurer que le genou a bien récupéré de l’accident. Les objectifs sont de faire diminuer l’œdème, de retrouver une bonne extension active et une bonne mobilité du genou, de réduire la douleur et de renforcer les muscles, notamment le quadriceps. Cette phase est aussi éducative, préparant le patient aux exercices post-opératoires,
• Après la chirurgie, la physiothérapie débute dès les premières semaines suivant l’opération. Les objectifs sont de redonner au genou sa stabilité, de renforcer la musculature, de travailler l’équilibre et la proprioception pour développer des réflexes protecteurs. Le programme inclut des routines de flexibilité, des exercices de renforcement et des activités d’endurance.
• Le traitement conservateur ou sans chirurgie est adapté aux personnes moins actives ou celles dont la blessure est isolée. Pour ces cas, il est possible de bien récupérer sans chirurgie. La physiothérapie se concentre alors sur la compensation de l’insuffisance ligamentaire par le renforcement musculaire et la proprioception, limitant ainsi l’instabilité.

Comment prévenir l’apparition du déchirement le LCA avec la physiothérapie ?

La physiothérapie joue un rôle prépondérant dans la prévention des déchirements du LCA.

• Éducation et sensibilisation :

Un professionnel de la physiothérapie vous informe sur les risques liés à votre activité sportive, aux mauvais gestes ou aux déséquilibres musculaires. Cette démarche vous permet de prendre conscience des dangers et d’adopter les bons réflexes.

• Correction des techniques :

Le physiothérapeute peut identifier et vous enseigner la bonne façon d’effectuer vos mouvements si votre technique est jugée dangereuse.

• Renforcement et rééducation musculaire :

Il est crucial de corriger les déséquilibres et les faiblesses musculaires qui ne touchent pas toujours directement le genou, mais aussi le bassin, les fessiers ou les chevilles. Des programmes d’exercices ciblés sont mis en place pour renforcer les muscles, améliorer l’équilibre et la stabilité. Par exemple, des exercices pour renforcer les fessiers ou les mollets sont souvent recommandés.

• Conseils pratiques :

Le physiothérapeute peut également vous conseiller sur l’équipement à utiliser ou sur le comportement à adopter pendant l’activité, comme s’arrêter lorsque vous êtes fatigué ou augmenter les pauses.

L’importance de consulter un spécialiste

Lorsque vous suspectez une blessure au LCA, la consultation d’un professionnel de la santé est inévitable :

• Diagnostic précis et rapide : 

Une consultation rapide avec un médecin ou un physiothérapeute permet un diagnostic précis et une prise en charge rapide, une démarche cruciale pour minimiser l’étendue de la blessure et optimiser les chances de récupération.

• Expertise en réadaptation : 

Les professionnels de la physiothérapie sont essentiels dans la prévention, le traitement et la réadaptation des blessures au LCA. Ils peuvent vous orienter vers d’autres spécialistes si nécessaire, tels qu’un orthopédiste ou un radiologue.

• Plan de traitement personnalisé : 

Grâce à une évaluation complète, ils établissent un programme de réadaptation sur mesure, adapté à votre niveau d’activité et à la fonctionnalité de votre jambe non blessée.

• Prévention des récidives : 

Les physiothérapeutes peuvent non seulement vous aider à récupérer, mais aussi à prévenir de futures blessures en renforçant votre genou et en vous enseignant les bonnes pratiques.

• Accompagnement et persévérance : 

La récupération peut être longue et difficile, mais la persévérance est essentielle. Le professionnel de la physiothérapie vous accompagnera tout au long du processus, vous aidant à retrouver votre stabilité et votre assurance pour retourner à vos activités en toute sécurité. Ne pas aller au bout du traitement de physiothérapie augmente le risque de nouvelles blessures.

Conclusion

Les informations que nous vous partageons sont à des fins informatives et ne remplacent pas les observations d’un médecin ou d’un professionnel de la santé. Des cliniques comme AMS offrent des consultations gratuites pour vous aider à démarrer le rétablissement ou le soulagement de votre LCA.